Cela faisait longtemps que j’avais envie de faire quelque chose avec des lieux et des cartes. Et l’accélération actuelle du monde, l’anthropocène et le changement global, bouleversant les milieux et les hommes, excitent davantage encore mes envies d’explorateur.
L’Atlas de l’anthropocène est né de ça.
De mon envie de raconter des espaces.
L’Atlas de l’anthropocène est un recueil de cartographies des bouleversements du monde.
Chaque cartographie est créée suite à un travail de terrain. Elle se nourrit d’enquêtes, de rencontres et d’échanges avec les « connaisseurs » de l’espace cartographié et des thématiques abordées.
Chaque cartographie met donc en jeu un territoire.
Chaque cartographie pose une question centrale non résolue. C’est ce que j’appelle la problématique axiale de la cartographie. La question est essentielle. Sans question, il n’y a pas de cartographie.
Chaque cartographie développe un raisonnement par hypothèse. Et utilise, pour ce faire, un outil de présentation vraiment très efficace.
Chaque cartographie propose aussi un moment particulier, que j’appelle souvent « l’échappée ontologique ». L’échappée ontologique n’est cependant pas systématique.
Chaque cartographie apporte une ou des réponses à la question posée initialement. La réponse peut être une vraie réponse ou une nouvelle question. Mais quelle que soit la réponse, il y en a une. Car une cartographie sans réponse n’est pas une cartographie.
Chaque cartographie a une durée d’une heure. Mais c’est jamais facile de tout dire en une heure.
Toutes les cartographies ont la même forme. Seul le contenu change (car le contenu est toujours en fonction de la question posée). Chaque cartographie nécessite : un écran de grande taille, un vidéo-projecteur très puissant, un ordinateur, un micro-casque, une table et un chevalet de conférence avec une surface blanche pour feutres effaçables (mais pas systématiquement, cela dépend de plein de choses, surtout pour le chevalet de conférence avec une surface blanche pour feutres effaçables).
Le dispositif cartographique peut s’adapter à différents types de lieux.
La première cartographie a été créée en 2010. Le nombre total de cartographies de l’Atlas est à ce jour inconnu.
On peut donc dire que l’Atlas de l’anthropocène est un projet en développement.
Ou bien qu’il n’a pas de fin.
Atlas :
- Géant grec, Titan. Atlas doit porter la voûte céleste sur ses épaules (c’est la punition que Zeus lui inflige pour le punir d’avoir participé à la guerre des géants contre les dieux).
- Système montagneux de l’Afrique du Nord
- Première vertèbre cervicale qui supporte la tête
- Recueil de cartes géographiques ou astronomiques
Anthropocène :
Désigne une nouvelle ère géologique, l’ère de l’homme, qui aurait débuté au XVIIIème siècle, et qui se caractérise par le fait que l’homme serait devenu le principal agent d’évolution du globe terrestre. Avec l’anthropocène, on peut dire que l’histoire de l’homme rencontre l’histoire de la Terre, et ça, ça produit pas mal de choses nouvelles, que j’aime bien cartographier.
Frédéric Ferrer